Chaque année, la leptospirose touche de nombreux chiens. Cette infection bactérienne, causée par des bactéries du genre *Leptospira*, représente un risque important également pour les chats. Une identification précoce des symptômes est essentielle pour la santé de votre félin.

La leptospirose se transmet par contact avec des urines contaminées, souvent par l'eau stagnante ou les sols humides. La contamination inter-espèces, notamment entre chiens et chats, est possible. Comprendre les manifestations de la maladie chez le chat est donc crucial.

Symptômes de la leptospirose féline

Le diagnostic précoce de la leptospirose chez le chat est souvent complexe car les symptômes sont variables et peuvent ressembler à ceux d'autres pathologies. Une observation attentive de votre animal est primordiale.

Signes généraux

  • Fièvre : Une température supérieure à 39.5°C, persistante pendant 2 à 3 jours ou plus, est un indicateur important. Un thermomètre rectal est recommandé pour une mesure précise.
  • Léthargie et fatigue : Diminution significative de l'activité, manque d'intérêt pour les jeux habituels, somnolence excessive. Une modification notable du comportement du chat nécessite une attention particulière.
  • Anorexie et amaigrissement : Perte d'appétit entraînant une diminution du poids de 5% ou plus en quelques semaines. Cela peut être accompagné de déshydratation visible.
  • Troubles digestifs : Vomissements (plus de 2 épisodes en 24h), diarrhée (selles molles ou liquides, parfois sanglantes). Une déshydratation peut se développer rapidement, accentuant la gravité de la situation. Une perte de poids de plus de 10% est très préoccupante.

Signes spécifiques à la leptospirose

  • Ictère : Jaunisse des muqueuses (gencives, conjonctives oculaires) et de la peau, liée à une atteinte hépatique. La coloration jaune peut être plus ou moins intense. Des selles claires et des urines foncées peuvent accompagner l'ictère.
  • Douleurs musculo-squelettiques : Raideur, difficulté à sauter ou à grimper, boiterie, douleurs à la palpation de certains muscles ou articulations. Le chat peut manifester des signes de douleur importants.
  • Insuffisance rénale : Diminution de la production d'urine (oligurie), absence d'urine (anurie), soif excessive. Des analyses d'urine sont nécessaires pour confirmer ce diagnostic.
  • Troubles respiratoires : Toux sèche ou grasse, essoufflement, respiration rapide et superficielle. La leptospirose peut se compliquer d'une pneumonie. Un chat avec une respiration à plus de 30 cycles par minute doit être examiné immédiatement.
  • Hépatite : Inflammation du foie se manifestant par une jaunisse, des vomissements, une anorexie, et des troubles digestifs. L'analyse sanguine révélera des anomalies des enzymes hépatiques.

Comparaison leptospirose canine et féline

Bien que les bactéries *Leptospira* soient les mêmes, la présentation clinique diffère parfois. Chez le chien, la fièvre élevée et les vomissements sont fréquents. Chez le chat, l'ictère et l'atteinte rénale sont souvent plus prédominants. Le diagnostic différentiel avec d'autres maladies félines, telles que la panleucopénie féline ou le virus de l'immunodéficience féline (FIV), est important.

Une étude a montré que près de 15% des chiens atteints de leptospirose présentent une insuffisance rénale aiguë. Chez les chats, ce chiffre est moins bien documenté, mais les atteintes rénales et hépatiques sont des complications fréquentes et sérieuses.

Formes atypiques et complications

La leptospirose féline peut se présenter sous des formes subcliniques, sans symptômes apparents, ou avec des signes très discrets. Une infection silencieuse peut entraîner des dommages organiques importants à long terme.

Leptospirose subclinique

L'absence de symptômes cliniques ne signifie pas l'absence de la maladie. Des tests sérologiques permettent la détection d'anticorps spécifiques, même en l'absence de signes apparents. Cette forme subclinique peut cependant laisser des séquelles à long terme.

Influence de l'âge et de la race

Actuellement, aucune donnée scientifique ne met en évidence une prédisposition particulière liée à l'âge ou à la race pour la leptospirose féline. Cependant, des chats immunodéprimés ou atteints de maladies chroniques sont plus susceptibles de développer des formes graves de la maladie.

Complications possibles

Sans traitement approprié, des complications peuvent survenir, dont une insuffisance rénale chronique nécessitant une dialyse à long terme dans des cas extrêmes. Une hépatite chronique peut également se développer, avec des conséquences sur la digestion et l'assimilation des nutriments. La reproduction peut également être affectée dans certains cas.

Une étude a démontré que plus de 50% des cas de leptospirose canine non traités évoluent vers une insuffisance rénale chronique. Même si les données sur le chat sont moins nombreuses, le risque de complications à long terme est réel.

Diagnostic et prise en charge

Devant des symptômes évoquant une leptospirose, une consultation vétérinaire rapide est indispensable. Le vétérinaire procédera à un examen clinique complet et prescrira des analyses de sang pour évaluer la fonction rénale et hépatique, ainsi qu'un test sérologique pour la détection d’anticorps anti-*Leptospira*.

Des analyses d'urine permettront de détecter la présence de bactéries et d'évaluer la fonction rénale. Une échographie peut être réalisée pour visualiser les organes (foie, reins) et rechercher d’éventuelles anomalies.

Traitement

Le traitement repose sur l’administration d’antibiotiques spécifiques, adaptés à la souche de *Leptospira* identifiée. La durée du traitement est variable, selon la gravité de l'infection et la réponse du chat au traitement. Un traitement symptomatique, visant à soulager les symptômes digestifs et à corriger la déshydratation, est également mis en place.

Dans les cas graves, une hospitalisation peut s'avérer nécessaire pour une surveillance étroite et une administration de fluides intraveineux. Le pronostic dépend de la rapidité du diagnostic et de la mise en place d'un traitement adéquat.

Le suivi régulier est important après le traitement pour contrôler la fonction rénale et hépatique, et pour dépister d'éventuelles récidives. Une surveillance à long terme, incluant des analyses sanguines et urinaires, est souvent recommandée.

Il est important de rappeler que la prévention est primordiale. La vaccination contre la leptospirose est disponible pour les chiens, et bien qu'il n'existe pas de vaccin spécifique pour les chats, la prévention repose sur la limitation de l'exposition à des environnements potentiellement contaminés. Eviter les eaux stagnantes et maintenir une hygiène irréprochable sont des éléments clés.